La nouvelle stratégie occidentale contre l’EIIL-2. Contre l’EIIL: Ankara à contrecœur et Qandil résolument

14.09.2014 Vatan
Çeviren: Haldun BAYRI /
Orjinal Metin (tr-13.9.2014)

John Kerry, Chef du Département d’État américain a dit que c’était une “lutte” et non pas une “guerre” qui était engagée contre l’EIIL. La facture qu’il a fallu payer à cause de la déclaration d’une “guerre” et non pas d’une “lutte” contre la terreur, par le Président Bush au lendemain des attentats de 11 septembre 2001, a dû être acquittée partout dans le monde. De ce point de vue, l’adoption d’une perspective de lutte et non pas de guerre contre l’EIIL semble légitime.
Mais une lutte comment? Nous avons déjà traité “en général” de la stratégie annoncée mercredi par le Président Obama. Entrons un peu plus dans les détails aujourd’hui, et discutons de ce que pourrait éventuellement être la lutte contre l’EIIL en Irak et en Syrie. En Irak d’abord.

Gagner le cœur des Sunnites

Depuis le commencement de l’occupation américaine en Irak, gagner les cœurs et les esprits des Arabes Sunnites a toujours été le problème le plus important. Car les Chiites, les plus nombreux, se satisfaisaient de leur arrivée au centre du système, et les Kurdes se satisfaisaient d’avoir obtenu une structure fédérale sans pour autant perdre leur pespective d’indépendance. Par contre, ayant régné sans partage sur l’Irak pendant des décennies, les Sunnites se sont sentis exclus sous l’effet de la politique ségrégationniste manifeste de l’Administration de Maliki.
Avoir pu arracher Mossoul à Baghdad sous le leadership de l’EIIL, a donné une grande confiance en eux aux Arabes Sunnites qui tentaient désespérément jusque-là de se soulever. Si l’on veut vaincre l’EIIL en Irak, il faudra faire aux Sunnites des propositions qui soient attractives. Mais jusque-là on leur a plutôt montré le “bâton”, au lieu de la “carotte”. Et l’on n’est pas vraiment sûr de l’utilité ni de l’efficacité de l’habituelle formule déjà utilisée tant de fois: acheter les tribus sunnites.

Armer les Kurdes

Le changement de cap soudain réalisé par l’EIIL après sa prise de Mossoul, c’est-à-dire son assaut soudain contre les Kurdes et contre les minorités cohabitant avec eux, alors que l’on attendait à ce qu’il se tourne vers Baghdad, a montré qu’un accroissement et un meilleur armement de l’armée irakienne ne servirait pas à grand chose. Un consensus s’est plutôt établi en Occident pour l’équipement des forces du Gouvernement Régional Autonome du Kurdistan avec des armes lourdes et la formation des hommes pour leur utilisation.
Mais il y a un problème sérieux: les Peshmergas combattent contre l’EIIL dans beaucoup d’endroits différents comme Sinjâr, Makhmour ou Kirkouk, et avec des structures comme le HPG et le YPG qui sont dans la mouvance du PKK. Et du coup Ankara s’inquiète sérieusement de l’éventualité d’une utilisation par le PKK du soutien matériel qui serait apporté aux Pechmergas.
Et qu’en est-il de la Syrie ?

“L’ennemi de mon ennemi est mon ennemi”

Nous avons souligné hier que la décision d’Obama d’intervenir aussi en Syrie pour vaincre l’EIIL était appropriée. Mais tout se brouille en Syrie lorsque l’on souhaite adosser la lutte contre l’EIIL sur des éléments locaux. Car il n’est pas possible en Syrie de collaborer avec des structures d’État et l’armée régulière de Damas, comme c’est le cas avec Baghdad ou Erbil. Obama a en effet ouvertement déclaré qu’il n’y aurait aucune relation avec le régime d’Assad. Il ne reste donc que les autres groupes opposants au régime de Damas et les Kurdes.
Au premier abord, la stratégie d’Obama peut sembler raisonnable, du fait que l’EIIL est à couteaux tirés avec tous les autres opposants en Syrie. Mais la formule: “l’ennemi de mon ennemi est mon ami” ne marche guère dans cette région. Car, en dehors des Kurdes, la plupart des organisations d’opposition au régime d’Assad et qui pourraient d’une certaine manière menacer l’EIIL se trouvent sur la liste des organisations terroristes dressée par les États-Unis. D’après les propos de Francis Ricciardone, ancien ambassadeur américain à Ankara, on comprend que le plus grand différend entre Washington et Ankara à propos de la Syrie concerne les relations qu’il faut ou non entretenir avec le Front Al Nousra et des groupes comme Ahrar Al Cham.

Le PKK malgré Ankara

Les Kurdes pourraient donc se trouver chargés d’une mission au-delà de leurs attentes et de leurs forces dans la lutte contre l’EIIL en Syrie. Mais chez les Kurdes, l’initiative est en grande partie aux mains du PYD, et cette structure qui se situe sur la ligne d’Öcalan a des problèmes sérieux et avec Ankara et avec Erbil. Ankara, tout en ayant déclaré vouloir avancer rapidement dans le processus de résolution du problème kurde, se trouve sûrement mécontent du fait que le PKK prend à ce point les devants en Irak, mais surtout en Syrie, et voudrait empêcher cela. Par ailleurs, il est clair que le PKK voudrait mettre à profit toutes les opportunités qui se présentent dans le cadre de la lutte contre l’EIIL.

L’avenir d’Assad

La première raison apparente de la distance gardée par le pouvoir d’Ankara et l’AKP au regard de la nouvelle stratégie contre l’EIIL, c’est la présence de 49 Turcs détenus en otages par cette organisation. La seconde raison est la reconnaissance du PKK comme acteur régional. Et l’on pourrait évoquer en troisième lieu l’inquiétude suscitée par le risque d’une transmission des activités terroristes de l’EIIL au sein même de la Turquie. Enfin, on peut avancer le fait que la Syrie risquerait alors de devenir à nouveau un acteur important dans la lutte contre l’EIIL, prolongeant ainsi encore plus la vie du régime d’Assad, ce qui dérange beaucoup Ankara.

En conclusion

Il ne semble guère possible que la Turquie soit très active dans la lutte contre l’EIIL. Mais d’un autre côté, cette lutte n’a pas beaucoup de chance de réussir sans la Turquie. Cependant, Obama et ses alliés n’y renonceront pas, même si la Turquie n’y participe pas. Au total, cette stratégie, qui a donc peu de chances de réussir à court terme, devrait bouleverser davantage encore les équilibres stratégiques de la région. Et la Turquie, même si elle se tient à l’écart, continuera de payer la lourde facture des conséquences de cette stratégie.




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YAZI DİZİSİ
1 La nouvelle stratégie occidentale contre l’EIIL-1. Obama comme “sauveur de l’islam et des Musulmans contre les griffes de l’EIIL”? 12.09.2014
2 La nouvelle stratégie occidentale contre l’EIIL-2. Contre l’EIIL: Ankara à contrecœur et Qandil résolument 14.09.2014

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